Un peu d'autodérision…

C'est bien de travailler sur soi.
C'est super de réfléchir à son couple, c'est stimulant de progresser en maturité en appliquant des réflexes de communication et en participant à des stages de développement personnel ou professionnel. C'est évidemment intelligent de se faire accompagner, de lire des ouvrages…

Magique ?

Parfois, savoir faire preuve d'un minimum d'autodérision est capital pour dégripper une situation personnelle ou relationnelle, alléger une atmosphère, soulager une tension !

Faire preuve d'une telle légèreté ne suffit sans doute pas à tout régler mais qui sait ? cela peut être une clé, une pratique cruciale qui reconnecte en tous cas à quelque chose qui se rapproche de la joie alors qu'une tension personnelle ou relationnelle est plutôt empreinte de peur, de colère ou de tristesse.
Normal.

Rappelons que l'autodérision consiste à se moquer - gentiment - de soi, à regarder soi ou la situation avec un oeil mi-critique, mi-amusé.

Métacommunication

Cette invitation à une certaine légèreté repose sur des fondements solides.
L'autodérision est en effet une forme de métacommunication, concept approfondi initialement par l'anthropologue américain Gregory Bateson et repris notamment dans les approches de systémie familiale.

Métacommuniquer consiste donc à dire quelque chose sur ce qu'il se passe, à se placer au-dessus de l'échange ou de la situation en cours.
Sous la forme d'une autodérision, cela peut donner l'exemple suivant :

Un couple vient juste d'avoir un échange musclé, la tension est évidente et l'atmosphère pesante. Les 2 conjoints sont silencieux, ne sachant sans doute pas comment sortir de ce moment. Monsieur, mutique comme souvent, finit par reprendre la parole : "Bon… je crois que je vais aller bouder tranquillement dans mon coin".

Cette autodérision est une forme de métacommunication ; elle est susceptible de débloquer la situation et d'offrir au couple de cet exemple une porte de sortie, un nouveau prolongement, une reprise d'un dialogue suffisamment apaisé pour repartir.

Trop sérieux s'abstenir…

Sans tomber dans les excès, cette capacité à pratiquer cette forme de légèreté qu'est l'autodérision est sans doute un signe de maturité : connaissance de soi, humilité, intelligence relationnelle…

Certains profils de personnalité sont plus enclins à la légèreté alors que d'autres abordent la vie systématiquement avec le plus grand sérieux. Soit.

Le rire et même un début de sourire timide mi-figue mi-raisin sont quand même une porte d'entrée vers le retour de la joie. Que chacun(e) d'entre nous apprenne donc à pratiquer l'autodérision et à considérer en tous cas la pratique d'une certaine légèreté comme un réflexe parmi d'autres pour mûrir et améliorer les relations avec soi et les autres.

Youhou !