Quoi ?! Des non-dits ??
Un exemple : la Saint Valentin.
Peut-être êtes-vous au clair sur le sujet : vous détestez - c'est encore une fête commerciale… -, vous aimez - à ne rater sous aucun prétexte ! - ou au moins vous rebondissez - c'est une bonne occasion de planifier un truc à 2… -.
A charge pour chacun de deviner ce que l'autre veut, pense, craint, espère, imagine, fantasme… La Saint Valentin, le grand jour des non-dits.
Il (elle) n'a qu'à deviner !
Compte-tenu de notre relation, c'est quand même dingue ! Il (elle) devrait savoir ce que je veux, aime, déteste, désire, imagine, craint, refuse, rêve… C'est pas comme si on ne se connaissait que d'hier !
Autant d'attentes - légitimes - et de potentielles frustrations fondées sur une illusion tenace : on s'aime, on se connaît, on doit comprendre et deviner les besoins de l'autre.
Justement, prenons l'exemple de la Saint Valentin.
- bon, ce n'est qu'une fête commerciale mais j'aimerais qu'il ou elle fasse un truc…
- je suis réfractaire, pourvu qu'il ou elle ne fasse rien !
- je verrais bien une surprise mais seulement une demi-surprise car je déteste être pris(e) au dépourvu
- je verrais bien une attention, mais en même temps pas un truc trop téléphoné… de l'originalité… originale !
- s'il n'y a rien, je lui en veux ; s'il y a quelque chose, pareil !
Au risque de perdre en romantisme (une certaine idée du romantisme), sans doute vaut-il mieux être explicite dans ses attentes et les exprimer clairement. Lors de la saint Valentin et dans toutes autres occasions où les attentes peuvent être maximales et leur expressions minimales, dire : "Je veux", "J'aimerais", "Ce serait super cool si…", "J'ai réfléchi à la prochaine Saint Valentin…" .
Croire que l'autre devine ou devrait deviner mes pensées est un peu naïf ou, dans le meilleur des cas, revient à rester cantonné(e) à cette période courte et déterminée dans laquelle chacun avait le sentiment de fusionner avec l'autre, période éminemment hormonale qui, selon les spécialistes, dure de 3 mois à 3 ans.
L'ambiance étant ainsi totalement cassée, voyons comment ressusciter tout cela.
Renoncer à cette illusion "Comme on s'aime, je peux lire dans ton esprit" ouvre des perspectives réjouissantes et pleines d'espérance : j'ai la liberté d'exprimer clairement mes besoins et tu as la liberté d'y réagir, en toute connaissance de cause, en étant assuré(e) que ce qui devait être dit l'a été, qu'il n'y pas de non-dits comme autant de chausse-trappes, qu'il n'y a pas de pièges dans lesquels même Indiana Jones se serait fourvoyé…
Ok, ok… mais où est le fun ou la surprise dans tout ça ??
Alors, plus de mystère ?
En guise de morale à retenir, disons que ce qui est essentiel c'est d'être explicite sur ses besoins et attentes, envies et désirs, bref de poser sur la table ce qui est essentiel (tout ce qui peut venir gâcher la relation si cela reste un non-dit) et de laisser tout le reste à l'appréciation de chacun.
Exemple ?
"Ecoute, je sais qu'en général, on se fait un repas sympa à 2 à la maison mais là, j'aimerais bien sortir au restaurant, un truc cosy qui change de ce qu'on cuisine habituellement mais pas non plus un endroit trop guindé…".
Ce qu'il faut entendre, c'est : "sortir" et "manger autre chose".
Ce genre de besoins exprimés laisse quand même pas mal de liberté, de surprise et de choix, non ? Voilà pour le fun, le mystère et le romantisme :-).