On fait la paix ?
Bon… typiquement, une phrase de cour de récréation, non ?
On s'est pris le chou, c'est pas cool et vient l'irrépressible besoin de "faire la paix"… ou pas.
Le chemin de celle-ci semble être jonché de plusieurs étapes : trêve, cessez-le-feu, armistice, capitulation, traité de paix…
On met le chauffage ?
Au moment de la rédaction de cet article, il fait entre 17 et 18°C dans la maison : une situation idéale pour ressusciter le conflit permanent du rapport au froid dans un couple, le nôtre en l'occurence. Entre lui qui est proche des vikings * - dans son fantasme largement dopé par la série éponyme - et elle qui gèle sur place à la simple évocation d'un coup de froid à la météo sur Internet, il y a matière à se confronter.
C'est sans doute l'occasion de retourner sur les bancs de la sémantique.
Avec un cessez-le-feu ou une armistice - comme celle du 11 novembre 1918 - le conflit marque une pause, ce qui n'est pas synonyme de paix mais de trêve dans les combats. Pour un couple, une équipe, une famille, c'est donc une sécurité retrouvée au moins momentanément : pendant un temps, les missiles cessent de pleuvoir, d'un commun accord.
Dans nos situations de conflit, acceptons que ranger les armes (exemple : accepter de discuter en cessant de s'engueuler) offre une chance que des lignes bougent ; au pire, celles-ci reprennent leur place.
On fait la paix ?
Puis, peut survenir le traité de paix, comme celui du 28 juin 1919 - traité de Versailles - qui organise en quelque sorte l'ère post-conflit. Maintenant que la phase "on s'en est pris plein la gueule" semble terminée, comment allons-nous continuer à cohabiter (= habiter au même endroit), voire à vivre ensemble ?
- Lui (moi) : "la véranda va faire chauffer l'ensemble de la maison !"
- Elle (elle) : "laisser ouverte la véranda revient à perdre toute la chaleur !"
Quand vous entendez votre chérie dire qu'elle est nouée et pétrifiée de froid des pieds à la tête, vous vous sentez un peu motivé à remettre la chaudière gaz basse condensation et very haute facture en route.
C'est une bonne réaction à la condition de ne pas faire payer ensuite l'autre de la décision : "ça va, t'es contente ? J'imagine déjà la facture…".
En conflit… mais avec qui ?
C'est tellement facile d'être en conflit : avec la terre entière, avec Dieu, avec son voisin, son conjoint, son équipe, son chef… avec soi.
Justement, faire la paix avec soi est sûrement le meilleur tremplin pour faire la paix avec le monde autour de soi. Comme je disais récemment à un couple : "C’est sûr qu’un couple va d’autant mieux que chacun des partenaires se remet en question et reste dans une dynamique de progrès".
"La paix avec soi" ? Hyper tendance, Télérama est d'accord.
La paix est un bien précieux, bien plus que la richesse, et retrouver celle-ci peut passer par un cheminement et donc des étapes type trêve, armistice, traité de paix…
Genre, route du soi ?
Cheminer personnellement - c'est-à-dire se questionner et majoritairement se remettre en question ! - est la meilleure prévention du conflit avec les autres. Parfois, il faut donc déjà commencer par se poser, au calme, seul(e) ou bien accompagné(e) : l'occasion d'une trêve - par exemple lors d'un stage XP ;-) - bienvenue !
Demain matin, la chaudière sort de son hibernation.
* Commentaire de Yolande : "Les vikings n'ont pas froid car couper des têtes, ça donne chaud".