Couple médicament
Aucun de nous n'arrive à l'âge adulte totalement comblé au niveau de ses besoins fondamentaux d'amour, de sécurité et de reconnaissance. Nous sommes tous en déficit quelque part …
Notre tendance naturelle est de chercher un/une partenaire qui puisse combler nos manques, remplir nos vides intérieurs, bref nous rendre heureux. Cette tendance, malheureusement, voue nos relations amoureuses à l’échec !
Moussa NABATI, psychanalyste, thérapeute et chercheur, décrit cette réalité dans son livre « Le bonheur d’être soi » :
« Beaucoup d’adultes immatures et malheureux, dans la relation amoureuse, ne recherchent pas vraiment à s’unir avec un autre adulte, mais courent après un médicament, un bouche trou, un objet quelconque susceptible de les guérir, càd de combler leurs manques, leurs vides intérieurs.
Souvent n’étant pas assurés dans leur identité, avec des limites précises et sécurisantes, ce n’est pas vraiment un partenaire qu’ils recherchent, mais une maman, quelqu’un (ou quelque chose) enfin capable de satisfaire leur besoin impérieux, vital, de se sentir acceptés, vivants, enveloppés, maternés, bref reconnus.
Le nombre croissant de divorces et de solitude s’explique en partie par le désenchantement, càd l’écart intolérable entre la réalité et l’idéal. Beaucoup de personnes ont tendance à fantasmer le couple et la famille, dans un registre purement émotionnel, comme un havre d’harmonie, de bien être, de paix, d’entente, de douceur, un lieu de sécurité, à l’abri de tout conflit, contrariété, frustration, ennui, malentendu.
Elles exigent ainsi de leur partenaire de les satisfaire sans tarder, sur tous les plans, de les comprendre, de les guérir, de les porter, bref de combler presque magiquement tous les manques et besoins sans qu’elles n’aient aucun effort (ou presque) à fournir. Voilà pourquoi, dans un tel contexte, l’apparition du moindre grain de sable à l’intérieur de ce fantasme les déçoit, condamnant leur couple à la rupture, les incitant à aller voir ailleurs dans l’espoir de trouver enfin la béatitude ! »
Dans mon travail d’accompagnement des couples, j’observe beaucoup d’hommes et de femmes qui ont en effet trop misé sur leur relation à l’autre, mettant ainsi, de manière souvent inconsciente, sur les épaules du conjoint un cahier de charges très élevé, impossible à satisfaire.