Circuit émotionnel

Profitons d'une situation banale pour rappeler le rôle et l'impact de l'émotion et mettre en évidence que la vie qui nous arrive est souvent le fruit de notre positionnement…

Je croise dans la rue un voisin avec lequel je n’ai pas particulièrement de contact ; je lui dis bonjour et il ne répond pas. Voilà pour la situation : appelons cela un élément déclencheur.

Examinons maintenant 2 scénarios (doit-on dire scenari ?) qui illustrent le circuit :
événement >> cadre de référence (ou carte du monde) >> pensées >> émotions >> réactions.

Scénario A

• Mon cadre de référence (comment j'interprète cette situation) : "la politesse c’est important, c’est un signe de reconnaissance et un lien social indispensable".
• Mes pensées quasi automatiques : "Qu’est-ce que je lui ai fait ? Pour qui se prend-t-il ?".
• Mon état émotionnel : je peux me sentir triste, coupable ou bien en colère.
• Ma réaction probable : "Puisque c’est comme ça, je ne le saluerai pas non plus et je vais limiter mes relations avec lui".

A moins que mon voisin ou moi ne réagissions et décidions de rompre ce cercle vicieux, celui-ci va se renforcer au gré de nos "rencontres", confortant aussi la carte de monde et ainsi de suite… 

Scénario B

• Mon cadre de référence : "la politesse c’est important, c’est agréable mais bon ce n’est pas de l’ordre du vital, surtout avec quelqu’un dont je ne suis pas proche".
• Mes pensées modifiées :"Il n’a pas dû me voir ou bien il est perdu dans ses pensées".
• Mon état émotionnel : je me sens tranquille, pas en bataille en tous cas !
• Ma réaction intentionnelle : "Le lendemain, je continuerai à faire le premier pas et lui dirai bonjour comme d’habitude".

Avec ce scénario, je modifie le circuit ce qui laisse une chance à l'autre de rentrer dans une autre dynamique et éventuellement changer son comportement. En tous cas, pour mon propre bénéfice, cela me donne l'occasion de ne pas me charger négativement… 

Morales ?

• Toujours examiner ses croyances car croire fermement une chose ne la rend pas forcément vraie
• Se rappeler que les pensées et perceptions influencent ma réaction émotionnelle et comportementale ; une fois les pensées automatiques arrivées, j'ai la responsabilité et la capacité de les alimenter et de les modifier !
• Savoir quelle genre de vie je veux vivre : même si ce voisin semble en effet être grossier, malpoli et tout et tout… qu’est-ce que je veux semer autour de moi, même sans retour ?

Incroyable le nombre d’histoires entre voisins, collègues créées à partir de ce genre de circuit, n'est-ce pas ? Connaître ce circuit basique des émotions est un premier signe d'intelligence émotionnelle en tous cas !